Répondre à : COMPTE RENDU ROUTE DE JANVIER A DECEMBRE 2024

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Joelle
Participant

    Un beau voyage, a very good trip, un fantastico viaje, uma viagem fabulosa !!! Tout ça pour dire que nous avons passé des semaines extraordinaires lors de notre raid vélo jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle et bien au-delà.
    Si la partie française n’a pas été de tout repos, l’Espagne par le « Camino del Norte », puis le nord du Portugal ont été nettement plus difficiles. Oh, c’est certainement assez facile avec nos vélos de route habituels mais quand on a 30 kg à déplacer à chaque tour de roues ça change tout.

    Nous avons profité au maximum de chaque région traversée et d’autant plus que nous n’avons pas eu chaud et jamais eu de pluie ou si peu : à Nasbinals où un orage nous a bloqué quelques minutes sous l’auvent d’une auberge, le soir de notre arrivée à Vila Pouga de Aguiar,lieu de rassemblement de la semaine européenne, mais nous étions déjà dans les bras de Morphée, à Saint Jean Pied de Port où nous avons dû décaler notre départ, et à Bergerac où nous nous sommes mis à l’abri dans un supermarché et en avons profité pour manger.

    Nous n’avons guère apprécié le centre de la Castille-Léon, jaune, triste, sans ombre, avec des céréales à perte de vue et les Landes, bien trop plat, monotone où notre motivation s’émoussait. Heureusement qu’il y avait des rencontres sympathiques.

    Les Asturies, La Galice, qu’elles soient espagnoles ou portugaises sont de belles régions, très difficiles où les côtes entre 9 et 16% sont très courantes et sur plusieurs kilomètres.

    La semaine européenne a été très difficile à cause du dénivelé impressionnant des sorties et d’autant plus que tous les villages portugais sont pavés quand les organisateurs ne nous faisaient pas prendre des voies romaines, aux gros pavés disjoints qui sont légions dans le secteur. Mais nous n’avions plus notre chargement et nous sommes passés partout avec nos gravel. Nous avons roulé tous les jours avec Michel, rencontré lors du rallye de Fourneaux, Pascal, Joël et Noël du club de Lapalisse. Une belle semaine, beaucoup plus sympathique que les semaines fédérales, où il y a beaucoup trop de monde et surtout des gens qui ne savent pas rouler ou roulent en vélo électriques. L’année prochaine, la semaine européenne sera à Preyssac dans le Lot mais le Président est pessimiste sur la pérennité de cette semaine européenne qui devient franco-française (700 français et 100 étrangers).

    Nous sommes revenus pas le « Camino Francès », le chemin classique des pèlerins de St Jacques. Bien qu’à contresens, nous avons fait de très belles rencontres.
    Gilou a pu apprécier doublement La Rioja, vallonnée, avec ses vins et ses vignes à perte de vue. Nous ne nous sommes pourtant pas arrêtés à une «bodega». Puis nous avons traversé la Navarre, verte, montagneuse, la porte d’entrée des Pyrénées. Nous avons franchi le col d’Ibaneta, au dessus de Ronceveaux dans le brouillard, il faisait 21°, avant de redescendre sur St Jean Pied de Port. Sans parler des Landes, sans intérêt pour les cyclos, nous avons traversé La Dordogne, la Corrèze, un des plus beaux départements de France pour nous, le Puy de Dôme et notre sublime Forez, sans chauvinisme aucun, il faut reconnaitre que nous habitons une superbe région !

    Outre les paysages sublimes, une flore multicolore magnifique partout car tous les pays ont été bien arrosés, nous avons fait des rencontres fantastiques qui nous ont marqués : Vicente, l’Espagnol, qui a fait des voyages extraordinaires dont le Cap Nord depuis Alicante, Paul le Néo-Zélandais qui roulait avec un petit vélo pliable facile à caser dans les trains ou avions, Marc le suisse qui rallait Bilbao via Bordeaux, Lydia, une pélerine qui transportait un sac beaucoup trop lourd pour elle, Eric, un pèlerin français, découragé que nous avons reboosté en lui racontant nos aventures et vu repartir tout guilleret le lendemain matin, une coréenne que nous avions surnommée «miss catastrophe», elle a, entre autre, fait cuire un œuf au micro-ondes et a passé tout le temps du petit déjeuner à nettoyer ses dégâts, un monsieur portugais de 85 ans à qui nous avons demandé de l’eau et qui nous a invité chez lui (« mon eau, elle n’est pas bonne, elle est excellente »), mais il avait sa réserve personnelle de … Porto et nous en a offert un verre et bien, même moi qui n’aime pas l’alcool, j’en aurais bien accepté un autre verre si nous avions terminé notre sortie ! Et tant d’autres…

    Si les anglais ne parlent qu’anglais, les espagnols, qu’espagnol, les hollandais et allemands parlent toutes les langues, tous les autres voyageurs parlent aisément anglais. Les portugais âgés parlent volontiers français, ils sont souvent venus travailler chez nous, et c’est avec plaisir qu’ils nous abordaient. Avec Gilou, nous baragouinions quelques mots d’anglais et d’espagnol , nous ne nous en sommes pas mal sortis.

    Tout au long de notre périple nous avons pensé à Daniel, bien sûr, sans qui nous n’aurions certainement jamais pu entreprendre ce long voyage. Il a su imprimer dans nos gènes le goût de l’effort, de la grande distance, cette attention et bienveillance envers les autres, à Jacky, le Jacquaire qui est allé deux fois à Saint jacques de Compostelle à pied (il aurait rencontré des coréens et taîwainais en nombre cette année, pourtant, ce sont les américains qui remportent la palme de fréquentation en nombre de pélerins) et à Damien, le jeune baroudeur de la Squadra , calme, polyglotte, autonome qui peut, s’il a suffisamment de vacances entreprendre un tel voyage qui lui correspond parfaitement.

    Comme beaucoup, avant de partir, nous ne pensions pas pouvoir faire l’aller-retour. Pourtant jamais aucun de nous deux n’a émis l’idée de rentrer par un autre moyen de locomotion même si nous ayons laissé quelques kilos sur les routes. Le quatrième jour a été très difficile pour moi et nous n’avons roulé que 74 km avant de nous arrêter dans une ferme auberge. J’ai dormi 14 heures d’affilé et la suite s’est déroulée sans aucun problème, ni pour l’un ni pour l’autre ni pour nos montures qui ont parfaitement assurés sous l’œil vigilant de Gilou.

    Effectivement, Caro, le jardin s’est bien «épanoui», nous avons déjà commencé à remettre un peu d’ordre mais nous avons du boulot !

    C’était vraiment une très belle aventure et nous réfléchissons déjà à un prochain voyage