Répondre à : COMPTE RENDU ROUTE DE JANVIER A DECEMBRE 2024

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Damien C.
Participant

    Bonjour les Squadra,

    Petit retour concernant l’Ultrarverne où nous étions avec Thierry ce weekend. Une belle épreuve, faite des petites routes  reculées de l’Auvergne, une belle orga, avec deux bases de vie sur le parcours, une bonne ambiance et une météo plutôt correcte. Cette ultra en quasi autonomie est l’étape qui suit l’Objectif Puy-de-Dôme que beaucoup  ici connaissent… Ici la trace, à faire éventuellement en cyclo-camping 😉  https://www.openrunner.com/route-details/19326624 !!!

    C’est vrai que je n’y croyais plus trop, être sur le vélo déjà et pouvoir rouler a peu près normalement moyennant une pédale modifiée et le port continue d’une chaussette de contention et d’une attelle. Et puis comme souvent, le plus gros moment de doutes fut au 200ieme kilomètres, pas au début non ça l’enchaînement des cols du CFC est toujours grandiose mais après la longue et pénible plaine de la Limagne et son fort vent de côté…. La coupure prolongée, le manque de force se faisait évidemment sentir. Et puis nous avons attaquer les montagnes, de l’autre côté de la vallée. J’étais sec et à sec depuis un moment et puis il y a cette dame, en train de balayer sur son palier. Je lui demande de l’eau, elle me dit qu’elle peut ouvrir exceptionnellement le bar, fermé pour cause de départ à la retraite. Installé sur la terrasse, nous discuterons un moment, de son bar fermé cette année après avoir connu 4 générations. Du périple en cours, de la difficulté de trouver des petits commerces dans les villages du coin. Lorsque je suis reparti, je n’étais plus sur le vélo, ni en mode ultra. Ce petit fait sans importance m’avais remis dans le bon sens de la marche, celui du voyage. La suite ne serait qu’un émerveillement. La belles régions des Ancizes à la fraîcheur du soir, la nuit dans les Volcans avec sur ma gauche l’installation du Puy-de-Dôme brillant dans la nuit. Une autre rencontre encore, celle d’Almaric, un jeune de région Parisienne avec lequel nous terminerons cette longue étape avant de partager une Pizza et un bivouac dans la belle Rochefort-Montagne. 290km, 6000 de D+. Le corps avait retrouvé ses automatismes d’avant l’accident. Et j’étais désormais beaucoup plus confiant. Il est 5h est le froid nous cueille sur le bout de trottoir où nous avons passé la nuit. Vite. Ne pas se laisser engourdir et repartir pour ce qui était une belle promesse. Car aujourd’hui, nous aurons l’Auvergne. Dans tout ce qu’elle a de joyaux et de plus exceptionnel. Le Sancy d’abord. Ou je regarde Almaric et ses 24 ans s’envoler léger dans les pentes du Guery. Je n’ai pas de jambes. Pas encore la possibilité d’appuyer jambe gauche sur cette pédale alors je tire davantage sur la jambe droite. Une percée à travers les arbres, un aperçu des roches Tuilière et Sanadoire brulées par le soleil levant. Après tout, je ne suis pas pressé. Le lac avec l’hôtel en toile de fond sur les montagnes. La Croix Morand et son spectacle pelé à l’horizon. La Croix Robert, étroite et tortueuse qui s’enroule dans le relief. Le Sancy est un modèle réduit des Alpes et un des premiers massifs montagneux dans lequel j’ai pu rouler. Il a de faut une place à part  . Ce que je connaissais moins, c’est ce qu’il y a en dessous du Sancy. Chasteix, ses arrêtes brunes se découpant dans le vert qui habille ce pays. Et les villages ensuite. Ou je trouvais des fontaines qui la veille m’avaient tant manquées. Saint Genest-Champespe, premier CP. Les copains sont toujours aussi sympa. Et savent recevoir. Au menu ce midi, c’est Aligot. Car il faut bien reprendre des forces. Devant nous le gros morceau. Le bien nommé Puy-Mary et ses rampes souvent à 9% qui vous conduisent sur le plus vaste volcans d’Europe. Une belle montée. Jamais assis ou presque et la cheville qui bien qu’un peu douloureuse tient le choc. 100 mètres encore. Ča y est. Le Pas de Peyrol et sa longue approche sont derrière moi. Mais les choses ne sont pas finies. Car les copains nous ont ménager une surprise. Mauvaises d’abord et bonne ensuite. Le col du Pertus, une vacherie inconcevable que le Tour franchira dans quelques jours… Alors avis aux Puncheurs, les autres n’ont qu’à bien se tenir. Thiezac, de l’autre côté. Un snack de premier abord banal mais derrière une terrasse princière ou m’attendent truffade accompagné d’un savoureux pavé de Salers. Et des discussions de mon voisin de table, qui a laissé Strasbourg pour se ressourcer une petite semaine dans le pays. Camping, vélo et chemises à fleurs… Presque 20h, et pour moi encore un peu de chemin à faire. Puisque l’idée est d’atteindre Saint Flour où la base de vie sera la certitude d’une nuit au sec. 260km. 6000 de D+. Il est 2h du matin. La base pourtant animée. Entre ceux qui arrivent. Et ceux qui partent. Je file pour ma part au dortoir, pour 2h30 d’un sommeil le plus profond. Et déjà il faut repartir. Sous un ciel qui nous fait la clémence d’un départ au sec. La pluie pourtant ne tarderai pas à arriver. A Garabit d’abord, où le parcours nous permet d’observer la riche structure que nous avons hérité d’Eiffel, d’en bas, puis d’en haut. Puis nous grimpons. Vers les plateaux austères et embrumés de la Margeride. Après la chaleur d’hier, l’amplitude est terrible et j’ai bien du mal à avancer. Pris dans la nasse que m’a tendue le vent. Et c’est avec un grand soulagement que nous redescendons. Dans la vallée sauvage et douce que l’Allier a dessiné. Stop. Voici Peyrataillade. Ceux qui connaissent savent. Ceux qui ne connaissent pas comprendront assez vite qu’il vaut mieux ici aller à pied. Et ce fut un problème. Qu’il fallut gérer du mieux possible pour la cheville…. Je ferai dans cette montée la connaissance de Pierrick. Un pur grimpeur venu du Sancy et avec lequel je bouclerais les 100km restant. De belle forêt, la chaise dieu ainsi que cette petite pluie qui ne nous lâcherait plus. Qu’à cela ne tienne. Nous avancions en sachant désormais que le but était acquis, que notre allure nous permettrait d’éviter un troisième bivouac humide. Ambert. Voici la belle cité où nous revenons 61 heure et 51 minutes après en être parti. Un peu fatigué mais sans plus. Le vélo, facile lorsque l’on prend son temps. Le vélo facile par rapport à la marche. Le vélo, splendide des copains. Un podium pour la forme. Un repas, une petite sieste. Avant de rentrer juste à l’heure. Pour dimanche, aller voter…

    Bonne semaine à toutes et tous !